La nuit est une dame aux multiples visages. Mère, épouse, amante, sorcière, folle ou sage, silencieuse ou bavarde, chaque soir elle sort de son antre entre chien et loup pour entamer sa ronde endiablée. Telle une funambule elle passe de fenêtre en fenêtre car elle danse sa vie sur le rebord des toits. La lune est sa plus fidèle compagne et elle disparait aux premières lueurs du jour. Les ténèbres sont sa demeure et la moindre étincelle de lumière l’a fait s’enfuir. Elle règne sur le monde de l’imaginaire. Ensorceleuse elle s’empare des rêves les plus fous de ceux qu’elle maintient sous sa coupe. Elle s’immisce dans les projets des uns, suscite les désirs des autres, s’infiltre dans les profondeurs de l’âme. Elle abolit le temps. Avec elle ni passé ni présent ni futur mais une sorte de temps cosmique qui prend des allures d’éternité. Tentatrice et cruelle, elle se joue des tourments des petits et des grands. Mystérieuse, invisible et sauvage elle se fait messagère de frayeurs indicibles propulsant ses proies jusque dans les abimes. Mais quand elle revêt son bel habit de lumière elle devient cette mère douce et aimante qui de sa voix tendre et mélodieuse berce son enfant pour qu’il s’endorme. Alors, elle lui murmure à l’oreille qu’elle est aussi promesse de paix, de joie et d’espérance.
le 26 mai 2009
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