Lire « le goût de Tanger » et toutes ces
pages si subtilement fidèles à la ville blanche en buvant un thé à la Maison de
la Chine….est un vrai plaisir ajouté à la sérénité du lieu, au cérémonial et à
la qualité des produits mis en vente. Le cadre est d’une telle tranquillité
qu’on a peine à s’en extraire. Une fois plongé dans cet univers, loin des
bruits du monde, on est saisi par le calme et la beauté. Ici tout est beau,
même les vendeuses. Le goût du thé yancha possède un haut pouvoir d’appel à méditer.
L’esthétisme suranné qui flotte ici inspire et entraîne vers des rêves d’une
autre époque…celle aujourd’hui bannie d’un orient exotique … à contre courant
de tous les interdits, d’un orient qui a tant fait rêvé les artistes
romantiques d’un occident déjà en perdition …Rimbaud …Flaubert… Loti… Delacroix
…Matisse …et bien d’autres encore.
La beauté est le seul vrai remède à l’ennui. Le goût du
beau n’est plus dans l’air du temps. La laideur l’a détrôné. Nous vivons dans
une esthétique revendiquée de la laideur. Dans une morale de la laideur. La
beauté est devenue suspecte. Serait-ce son alliance fusionnelle avec la poésie
aujourd’hui délaissée ou avec le sacré qui en serait la cause ? Et
pourtant..
Pour qui sait voir, elle est partout autour de nous
Quelle liberté et quel luxe de pouvoir s’offrir des
respirations d’un autre ailleurs… comme ça…. à deux pas de chez soi. Le rêve …cet
autre moyen de voyager hors des frontières et du temps.
Et alors…quel plaisir et quel privilège de circuler dans
Paris à son gré, de se laisser guider, d’aller là où nos pas nous portent… à
l’endroit précis où ils croisent des rêves inassouvis …loin très loin ….d’ici.
Revenir à la Maison de la Chine pourrait m’être désormais
vital.
Paris
novembre 2006
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