Son drame : n’avoir
jamais su parler pour ne rien dire, parler de tout et de rien, de la pluie et
du beau temps. Il n’en a jamais compris l’intérêt, d’ailleurs il ne sait pas
faire. Impuissant à la banalité, rétif à la médiocrité, il chemine sa lampe au
front tel le mineur de fond, à la recherche de la vérité. IL parle toujours
pour dire des choses fortes, souvent dérangeantes…pour dire aussi l’émotion, la
tendresse, l’amour qu’il n’a jamais eu, celui aussi qui est en lui et si difficile
à retenir. La spontanéité, la franchise, le courage, le mal dit, c’est aussi
son style. Certains y voient de la violence à leur encontre. Probable, surtout
s’ils s’acharnent à détourner, à masquer par intérêt, par jeu, par lâcheté, par
inconscience, par immoralité, par
trahison tout ce qui pourrait le distraire de son projet. « Les égareurs
de conscience » ne sont pas de ses amis, l'authenticité est sa compagne de
toujours. On le recherche parce qu’on aime en lui celui qui bouscule. On le
fuit parce qu’on a peur d’entendre quelques vérités. Il aime faire réfléchir
ses semblables, les amener à se renouveler, à ne pas se laisser happer par le
ronronnement de la vie. Il aime les remises en question. Sa vie l’y a beaucoup
incité. Il a dû s’incliner maintes fois, remettant son existence en jeu dans
beaucoup de domaines pour finir par se fondre dans le flot du mouvement
perpétuel.
La vie est une donneuse
de leçons et en cela elle est notre maître. C’est elle qui nous initie au
progrès, aux avancées vers un mieux. Là est son vrai sens. Si nous résistons et
voulons à tout prix remonter le courant en sens inverse, nous serons
inexorablement entraînés, contre notre gré, au risque de nous fracasser, sans
possibilité jamais de revenir en arrière, ni d’effacer quoi que ce soit.
Laissons-nous donc porter au fil du temps en empruntant le chemin qui est le
nôtre et qui nous guide vers notre destin. Dans tous les cas, si
nous contrarions son cours, la vie se vengera et nous remettra sur la
voie. Elle aime user de ruptures, de pertes toujours salutaires, parfois
douloureuses, riches d’enseignements mais qui, trop souvent, restent lettres
mortes. Cette vie qui nous incite à apprendre plus par les épreuves qu’elle
nous envoie, par ces expériences qui nous façonnent, que serait-elle sans
cela ? RIEN d’autre qu’une illusion.
Las !! On répète,
on rabâche, on fait, on défait, on détruit, on reconstruit…. On n’invente rien dans
l’ordre de l’humain qui n’ait déjà été. Nous passons…. et notre mémoire oblitère.
Paris le 27 février 2010
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