Jusqu’à ces années dernières j’avais le temps, je me croyais éternelle. Le temps était extensible. Je ne prenais jamais le temps de penser aux autres, ni de leur accorder du temps. J’avais tout mon temps et j’attendais encore de construire ma vraie vie et puis…. brutalement un jour, le temps s’est rétracté, accéléré. J’ai compris que ma vie était désormais derrière moi après avoir renoué avec la part mortelle de mon être. J’ai tout à coup réalisé que le temps était limité. Avec ce retour à la vraie nature de l'Etre, le rejet de la mort s'est imposé à moi comme une évidence et la peur de mourir s’est évanouie. J’ai su alors que la vie n’était qu’un passage et qu’il y avait, sans nul doute, une suite à l’histoire. L’éternité peut être ?... la continuation sans doute. Je partis alors à la découverte du long chemin que poursuivent nos âmes. Peu à peu, j’ai commencé à prendre le temps de penser aux autres. D'abord à ceux que j’aime, puis à ceux qui m’avaient fait du mal, à ceux qui m’avaient abandonné en route, à ceux qui aujourd’hui encore s’agitent, courent sans cesse, sont débordés à ….tous ces pauvres êtres empêtrés dans leur matérialité….et…. plus je les regarde... plus je les aime. Quand on est jeune on a tout le temps devant soi, on ne sait pas le prendre, il nous tombe des mains. Quand on vieillit on sait que le temps est compté, on apprend à l’apprivoiser, à le prendre pour le faire vivre en nous, lui donner toute son ampleur et toute sa place. Pourtant…. qui mieux que nous, pauvres êtres vieillissants, pour avoir conscience que le temps, ce temps de vie, de la vie sur terre, nous est réellement compté ?
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